Depuis quelque temps, se rendre au théâtre National d’Haïti est devenu une tache des plus difficiles à réaliser. Son inaccessibilité réside non seulement dans la situation d’insécurité provoquée par les gangs armés qui siègent le « Village de Dieu », mais également fait suite à son environnement d’insalubrité exagéré provoqué par la boue et les détritus qui servent de tapis rouge pour pénétrer l’enceinte de cette prestigieuse institution. Pourtant, pour ceux et celles qui n’ont pas côtoyé le théâtre National dans les années 80-90, cette institution a longtemps été le lieu de prestations et de débats de nos plus grands artistes haïtiens.
Cet organisme autonome du Ministère de la Culture et de la Communication ayant pour mission de faire la promotion du théâtre en Haïti à travers des volets de formation, de création et de spectacles, est comme réduit aux oubliettes par nos autorités et semble-t-il sert, certaines fois, de refuge que les assiettes et les gobelets en foam au moment des fortes averses sur la capitale.
Précisons que le théâtre national se trouve dans l’agglomération de la Mairie de Port-au-Prince ayant pour maire principal Youri Chevry, qui depuis un certain temps s’investit corps et âme dans une sensibilisation citoyenne visant à mieux gérer la question de déchets solides dans la zone métropolitaine.
Le Service National de gestion des Résidus Solides (SNGRS), quant à lui n’existe presque plus. Pourtant cette institution devait assurer la bonne gestion environnementale en matière de gestion et de recyclage des détritus dans tout le pays. Donc, ces institutions qui sont appelées à redorer notre climat physique ont tout simplement failli à leur mission en tant qu’institutions, ou deviennent tout simplement des espaces utilisés pour blanchir l’argent des contribuables haïtiens.
La conclusion dans tout cela est que nos rues sont abandonnées, et le Théâtre National est loin de préoccuper les autorités. Livrés à nous-mêmes, nous sommes pris au piège de notre incapacité à planifier un meilleur environnement.
Le Théâtre National appelé autrefois « Théâtre de verdure » est devenu maintenant le coin des détritus, complètement abandonné par l’état central où vivent des milliers d’habitants jouissants comme tout autres citoyens de leurs droits civils et politiques.
La période cyclonique se terminera au mois de novembre. D’après la transparence des autorités on peut en conclure que rien ne sera fait pour prendre des mesures significatives devant permettre à cette institution remarquable de ne pas être souillées par la faiblesse de l’état. Prions à ce que les déchets ne nous donnent pas rendez-vous pour un spectacle des plus controversés sur le podium où nos artistes les plus remarquables ont performé dans le temps, tels que : Franck Etienne, Daniel Marcelin, Jean Guy Saintus, Herold Josué pour ne citer que ceux-là.