Berner la population haïtienne devient monnaie courante. Qu’il s’agisse de
l’État, ou du secteur privé, l’arnaque consiste en une règle d’or. Tout s’acharne
à arnaquer la population.
L’État recourt à la corruption, aux mensonges. Le secteur privé, quant à
lui, vient avec des services bidon présentant au début des avantages montrant à
la population la nécessité d’utiliser de tels services.
Mais après
quelques temps, tous les avantages du service disparaissent comme de la fumée. C’est
le cas de la carte Unibank Tout kote qui fut au tout début une carte ATM. C’est-à-dire
une carte que l’on pourrait utiliser à n’importe quel endroit, et « à n’importe
quelle heure ».
Si l’on trouvait autrefois des agents autorisés partout dans la capitale haïtienne afin de rendre accessible le service et de prémunir la population du chemin de croix dans les succursales, à présent il ne reste que les « enseignes » accrochés au mur des maisons.
Des clients parcourent
tout Port-au-Prince à la recherche de l’ATM de l’Unibank, mais en vain. De
plus, plusieurs ATM au sein même des succursales ne fonctionnent pas. Cela dit,
le client avec sa carte ATM doit, contrairement à l’objectif de ladite carte,
faire la queue dans les succursales pendant des heures pour effectuer une
transaction. Et la Unibank ne prend même pas la peine d’informer ses clients sur
la défaillance de ce service, surtout dans la capitale.
Pas un seul
bureau ATM ne fonctionne dans le centre-ville de Port-au-Prince, ainsi que dans
plusieurs endroits à Delmas. En outre, les machines pourraient bien être en
fonction, pourtant il n’y a pas de liquidité. Sans compter qu’au-delà de 16
heures (4h de l’après-midi), le service
est déjà fermé. De l’arnaque pure et simple ! Ou de l’arnaque plastique !
À quoi sert la
carte ATM, si les conditions restent les mêmes que le carnet de banque ?
Ou pourquoi parle-t-on d’ATM dans ce cas ?
Mise à part la défaillance du service à laquelle la banque s’en fout complètement, les frais sur la carte commence à s’augmenter. Autrefois, le client peut laisser seulement 100 gourdes sur sa carte ; frais qu’il a utilisé pour l’avoir. Maintenant, il doit laisser 200 gourdes, cela dit le double. Dit autrement, autant que le service devient mauvais, plus il coûte chère.
Dans cette équation
pour l’instant insoluble pour la population haïtienne, il faut intégrer la
Digicel avec son service Moncash qu’elle vient récemment d’augmenter les frais
de transfert de 0,5 à 20 gourdes, et de 1 à 83 gourdes pour les retraits. Il ne
faut pas oublier la connexion internet des compagnies de téléphonie mobile (Natcom
et Digicel) qui laisse vraiment à désirer. Une connexion qui ne marche presque
pas lorsqu’il pleut.
La connexion
internet apparait comme une maison qui ne peut tromper que le soleil, comme on
aime le dire en Haïti. La montagne n’a accouché d’une souris.
À cela s’ajoute le
nombre d’argents soustrais sous le compte de base des clients sans aucun motif.
L’arnaque, le vol, c’est le lot de situations que doit supporter la population haïtienne.
Elle utilise son argent à son désavantage, peut-on dire.
Et au-delà de ces vols organisés, des organisations qui disent défendre les droits des consommateurs se jettent dans un profond sommeil pendant que l’indécence et la corruption font état d’une cancérisation.